Plantes ligneuses

ArbustesArbrisseauxSous-arbrisseauxPlantes sous-frutescentesLianes
sont des plantes dites ligneuses, comme les arbres ci-dessous de la classe des Magnoliopsida.

Les arbres

Un arbre panchronique/relicte : le Ginkgo biloba

Les autres arbres étaient anciennement répartis entre Pinophyta et Angiospermes.
Désormais il semblerait qu'on les retrouve dans des clades nommés :
AcrogymnospermaeMagnoliopsida


Les Hérodats, 18 janvier 2022

Les arbres sont dotés d'une véritable forme d'intelligence :
c’est désormais une certitude scientifique.

 L'appel de la forêt

Et, comme l'écrit Laurent Tillon, Tous les arbres respectent une frontière, une zone de non-agression de quelques centimètres pour éviter toute blessure entre eux. [...] La forêt est un monde où la diplomatie est de mise.

C'est grâce à l'apparition de la lignine que les arbres, à la longévité parfois exceptionnelle, ont pu se dresser vers la lumière.
Leur premier fossile connu, Armoricaphyton chateaupannense, datant d'environ 407 millions d'années, a été trouvé en Anjou, dans le Maine-et-Loire, à Chateaupanne (Montjean-sur-Loire).


Sens, Parc du Moulin à tan, 9 mars 2014


Les arbres

Ils nous intéressent vivants, même n'offrant pas leurs fleurs facilement à notre vue et n'étant plus sauvages car cela fait des millénaires que la forêt primaire a disparu de France, que les forêts sont cultivées et que la génomique est une technique très employée en sylviculture.

Ils nous intéressent morts car, comme l'écrit A. Baraton : « Si les arbres vivants captent les émissions de carbone, le bois mort est indispensable à une multitude d'insectes, d'oiseaux ou de mammifères. [...] les très vieux arbres et les arbres morts forment une multitude d'habitats qui accueillent une biodiversité aujourd'hui menacée comme les chouettes et les chauves-souris arboricoles.
[...] Il est aussi grand temps de laisser vivre en paix les arbres vénérables, qui n'ont de valeur que par leur beauté et leur histoire. »

Même en France et grâce à leurs savoirs ancestraux, les Kogis, descendants des Tayronas d'Amérique du Sud, pourraient nous aider à reconstituer cette biodiversité.

Les arbres ont des grandeurs variables :

  • de 1ère grandeur -- 30 à 50 m
  • de 2e grandeur ---- environ 20 m
  • de 3e grandeur ---- 10 à 15 m

Ils ont également un port particulier dit port arborescent.
Ce sont leurs bourgeons situés les plus haut qui entraînent leur croissance verticale, ce que l'on nomme acrotonie.

 Arbres, plantes, fleurs : la galaxie végétale

Pour rester verticaux les arbres sont amenés à corriger leur éventuelle inclinaison, ceci grâce à un type de bois particulier que l'on nomme bois de réaction, un bois différent selon que les arbres appartiennent à la Division des (Gymnospermes) Pinophyta ou à celle des Angiospermes, d'où notre classement suivant, avec un arbre "à part", le Ginkgo biloba.

Division des ex-Gymnospermes = Pinophyta
Acrogymnospermae ?

Pour retrouver leur verticalité, ces arbres développent
sur leurs faces inférieures,
un bois de réaction dit bois de compression
qui se dilate.

Araucaria araucana (Molina) K.Koch.
Pehuén
Cedrus atlantica (Manetti ex Endl.) Carrière
Cèdre de l'Atlas
Larix sp.
Mélèze


Mai 2019 - Mélèze dans la Nièvre.

Larix sp.
Mélèze
Pinus nigra J.F. Arnold subsp. nigra
Pin noir, pin noir d’Autriche
Pinus pinaster Aiton
Pin maritime
Pinus strobus L.
Pin de Weymouth, pin du Nord,
pin blanc du Canada
Pinus sylvestris L.
Pin sylvestre
Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco
Sapin de Douglas, pin d'Orégon
Taxus baccata L.
If, if commun, if à baies


Division des Angiospermes = Magnoliopsida

Pour retrouver leur verticalité, ces arbres développent
un bois de réaction dit bois de tension
au comportement paradoxal.
Il se rétracte puis pour redevenir vertical il se contorsionne.
Après s'être courbé il se décourbe.

Acer campestre L.
Érable champêtre
Acer platanoides L.
Érable plane
Acer pseudoplatanus L.
Érable sycomore
Aesculus hippocastanum L.
Marronnier d'Inde
Ailanthus altissima (Mill.) Swingle
Ailante glanduleux, ailanthe, faux vernis du Japon
Alnus glutinosa (L.) Gaertn.
Aulne glutineux, verne, vergne
Aria edulis (Willd.) M.Roem., 1847
Alisier blanc, alisier de Bourgogne
Betula pendula Roth
Bouleau pendant, bouleau pleureur,
bouleau verruqueux
Carpinus betulus L.
Charme
Carya illinoinensis L.
Pacanier
Castanea sativa Mill.
Châtaignier
Cercis siliquastrum L.
Arbre de Judée, gainier
Cormus domestica L.
Sorbier, cormier
Crataegus germanica (L.) Kuntze
Néflier d'Allemagne
Fagus sylvatica L.
Hêtre, fayard
Fraxinus excelsior L.
Frêne élevé, frêne commun
Juglans nigra L.
Noyer noir
Juglans regia L.
Noyer d'Europe
Karpatiosorbus latifolia (Lam.) Sennikov & Kurtto
Alisier de Fontainebleau, sorbier à larges feuilles
Malus sylvestris Mill.
Pommier sauvage
Populus alba L.
Peuplier blanc, peuplier de Hollande, peuplier argenté
Populus tremula L.
Tremble, peuplier tremble
Prunus avium (L.) L.
Merisier, cerisier des oiseaux, cerisier sauvage



Photo © Claire Martin-Lucy - Lac Sauvin, 25 mars 2019

Lorsqu'ils commencent à germer les glands des chênes ont une priorité :
eau et sels minéraux leur étant nécessaires, ils enfoncent sous terre leur pivot, puissante et longue racine verticale.
Ensuite ils peuvent s'occuper de leurs tiges.
Alors ? Chêne sessile ou pédonculé ?

Quercus petraea (Matt.) Liebl.
Chêne sessile, chêne rouvre
Quercus robur L.
Chêne pédonculé
Quercus rubra
Chêne rouge d'Amérique
Quercus x kerneri
Chêne de Kerner

Chênes au Printemps

  
Photo © Claire Martin-Lucy

Avec ou sans préoccupations botaniques, comment ne pas admirer, dans le beffroi de la cathédrale de Sens, le bois des chênes (ces Quercus de la famille des Fagaceae) d'une forêt aujourd'hui disparue sur le plateau du Gâtinais, celle de Fouchères, une petite commune qui doit son nom aux fougères ?

Au XXIe siècle, ce sont des chênes centenaires qui vont être abattus pour reconstruire Notre-Dame de Paris.

__________________
Robinia pseudoacacia L.
Robinier faux acacia
Salix fragilis L.
Saule cassant, saule fragile
Sorbus aucuparia L.
Sorbier des oiseaux, sorbier des oiseleurs
Tilia cordata Mill.
Tilleul des bois, tilleul à feuilles en cœur,
tilleul à petites feuilles
Tilia platyphyllos Scop.
Tilleul à grandes feuilles, tilleul à larges feuilles
Ulmus laevis Pallas
Orme blanc, orme pédonculé
Ulmus minor Mill.
Orme champêtre, ormeau


Division des Ginkgophyta

Classe Ginkgopsida / Ordre Ginkgoales / Famille Ginkgoaceae

Ginkgo biloba L., 1771
Ginkyo

Un arbre panchronique/relicte
que Linné avait classé en supplément à ses Cryptogamia
dans son Mantissa plantarum


Photos © Claire Martin-Lucy - Blannay, 3 novembre 2020

Pour retrouver sa verticalité, cet arbre développe
un bois de compression

Ci-dessous, loin d'Auxerre, au mois d'avril, cônes polliniques (microstrobiles) qui se dessècheront et tomberont après avoir libéré leurs grains de pollen (monocolpés et ovales) sous la forme d'une très fine poussière que le vent dispersera désormais (alors que, pourtant, le plus ancien pollinisateur fossile décrit à ce jour est un thrips couvert du pollen d'un Ginkgo, daté du Mésozoique). Ces cônes polliniques appartiennent à un Ginkgo biloba mâle, une espèce d'arbre dioïque, dite panchronique par certains, relicte ou rélictuelle par d'autres.

Les Ginkgo biloba ont deux types de branches :
- celles à croissance infinie n'ayant des feuilles qu'à leurs nœuds
- celles à croissance limitée, au feuillage dense et portant les organes de reproduction.

Tandis qu'au mois de novembre, à Auxerre, comme du temps de Goethe, ce grand arbre, un Ginkgo biloba femelle, n'aura jamais de fleurs et donc jamais de fruits, seulement des ovules entourés d’un tégument que l'on nomme sarcotesta.

En Automne il nous offre ses milliers de feuilles bilobées à nervation dichotome en éventail, vert jaunâtre avant de tomber et d'un jaune somptueux lorsqu'elles jonchant le sol puisqu'elles sont caduques...


Auxerre, 12 novembre 2011

... Il n'est pas sauvage mais mieux vaut s'abstenir de toucher sans précaution, bien que tombés par terre, ses ovules mûrs (dits noix) et leur sarcotesta charnue à l'odeur si particulière et si tenace, « vraiment désagréable, voire pestilentielle » comme l'écrit Alain Baraton, parfois allergisante...

... qui protège si bien l'amande (son œuf en fait renfermant un curieux embryon, car il n'a pas de graine et donc pas de dormance possible).

Le Ginkgo biloba est déjà mentionné, il y a plus de 4000 ans, dans le premier traité de phytothérapie de la Chine Antique connu sous le nom de Shénnóng Běncao Jīng.

 Musique chinoise ancienne

En France, c'est Antoine Gouan (1733-1821) qui en fit la première description.

Au Japon les vieux Ginkgo biloba font des "chichi" の乳 (mamelons) et donnent donc... du lait (イチョウの乳 "ichō no chichi").
Mais en Chine on nommerait cela des 石钟乳 "zhong-ru" (stalactites).
En France, si les "chichi" se développent à la base de l'arbre, ce sont des troncs secondaires, sinon ce sont des excroissances... peut-être qu'à Annecy on leur donnera un autre nom ?



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