Espèces végétales protégées
La protection des espèces végétales s'applique hors "parcelles habituellement cultivées" bien entendu.
Elle concerne :
les Fougères et Autres espèces.
Mais il ne faut pas oublier les Plantes cachées et les
Plantes disparues.
LES ARBRES eux, semblent ne plus être protégés du tout, que ce soit ceux des villes, mais surtout ceux des bois et des forêts.
Pourtant ces espèces ligneuses que sont les arbres sont de toute évidence souvent plus que centenaires même sans avoir compté leurs cernes grâce à la dendrochronologie, y compris la plus récente.
Pourquoi cet abandon ?
- Dans le vaste Monde, dont fait partie la France, un organisme, l'UICN (Union internationale pour la conservation de la Nature), fondé en 1948, a établi des catégories pour protéger les espèces, végétales ou autres.
Les voici :
Les abréviations ci-dessus sont en fait anglo-saxonnes. En voici l'explication :
- En Bourgogne et dans l'Yonne :
--- texte légal par noms latins et français
--- plus précisément dans l'Yonne (politique ENS - Espaces naturels sensibles) - Sur l'ensemble du territoire métropolitain
--- Liste des espèces concernées par l'arrêté du 20/01/1982
modifié à plusieurs dates et dernièrement le 8 juin 2013.
- La disparition d'une espèce végétale dans le département de l'Yonne ne signifie pas forcément son extinction comme ce fut le cas pour cette violette chère à Eugène Ravin et Charles Royer. Une espèce dite disparue peut simplement rester cachée.
- Et les indices de rareté sont des données arbitraires... d'autant plus que récemment les généticiens ont découvert que la plupart des plantes à fleurs sont apparues à la suite de croisements entre espèces, preuve que l'hybridation est une source importante de diversité biologique, comme nous le fait remarquer M.A. Sélosse dans son article intitulé L'évolution par fusion.
Mais finalement,
la rareté est banale.
Une lecture intéressante :
Darwin - L'origine des espèces, page 391, chapitre XI, De la succession géologique des êtres organisés.
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Parmi les espèces protégées se trouvent des fougères appartenant aux familles suivantes :
Famille des Marsileaceae | |
Pilularia globulifera L. Pilulaire, boulette d'eau, pilulaire à globules |
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Famille des Osmundaceae | |
Osmunda regalis L. Osmonde, fougère royale |
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Famille des Thelypteridaceae | |
Thelypteris palustris Schott Fougère des marais, thélyptéris des marais, théliptéris des marécages |
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Les autres espèces se répartissent dans les familles suivantes :
--- Une graminée protégée en Région Bourgogne, Yonne comprise --- où elle ne pousse qu'en de très rares endroits (falaises abruptes abritant des lambeaux de pelouses xérophiles) |
19 mai 2010 (entre Cure et Yonne) |
Tandis que, plus au Sud de la France, Stipa pennata pousse par milliers sur le Causse Méjean où on la nomme plumet ou cheveu d'ange. |
Causse Méjean, 8 juillet 2011 |
Famille des Ranunculaceae | |
Anemone sylvestris L. Anémone sylvestre |
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Ranunculus lingua L. Grande douve, renoncule langue |
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Ranunculus ophioglossifolius Vill. Renoncule à feuilles d'ophioglosse |
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Famille des Rosaceae | |
Karpatiosorbus latifolia (Lam.) Sennikov & Kurtto Alisier de Fontainebleau, sorbier à larges feuilles |
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Famille des Rubiaceae | |
Galium fleurotii Jord. Gaillet de Fleurot |
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Galium tricornutum L. Gaillet à trois cornes |
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Famille des Rutaceae | |
Dictamnus albus L. Fraxinelle blanche, dictame blanc |
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Famille des Salicaceae | |
Salix repens L. Saule rampant |
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Parmi les plantes qui restent actuellement cachées dans l'Yonne, citons :
- Une Apiaceae : Helosciadium repens
- Plusieurs Asteraceae :
- Antennaria dioica
- Arnica montana
- Aster amellus
- Prenanthes purpurea
- Pulicaria vulgaris
- Des Brassicaceae :
- Arabis alpina
- Sisymbrium supinum
- Campanulaceae : Wahlenbergia hederacea
- Crassulaceae : Sedum villosum
- Cyperaceae :
- Carex hordeistichos
- Rhynchospora alba
- Fabaceae :
- Hippocrepis emerus
- Lathyrus palestris
- Une Hypericaceae : Hypericum elodes
- Menyanthaceae : Nymphoides peltata
- Deux orchidaceae :
- Anacamptis coriophora
- Spiranthus aestivalis
- Orobanchaceae : Pedicularis palustris
- Paeoniaceae : Paeonia mascula
- Papaveraceae : Meconopsis cambrica
- Ranunculaceae : Ranunculus hederaceus
Parmi les fougères :
- de la famille des Aspleniaceae, Asplenium obovatum
- une Ophioglossaceae, Botrichium lunaria
Parmi les Lycopodiaceae :
- Lycopodiella inundata
- Lycopodium clavatum
Quant aux plantes actuellement disparues de l'Yonne, une seule semble donc éteinte :
- Une Violaceae : Viola cryana Gillot, 1878, la violette de Cry,
visible dans la collection de Roland Bonaparte à l'Herbier de l’Université Lyon 1.
Dans une thèse de Doctorat en Philosophie soutenue en 2003 et intitulée "L'extinction d'espèce : histoire et enjeux éthiques d'un concept écologique", Julien Delord écrivait :
Il ne ressort aucun système de valeurs ou de normes essentielles par lequel aborder la question morale des extinctions. En effet, le constat sur les valeurs en éthique environnementale fait la part belle à la pluralité :
- Pour les anthropocentristes, le destin d’une espèce ne dépend que de la valeur que lui attribuent les hommes en fonction de leurs desseins. Autant telle extinction pourra être gravement dommageable, autant telle autre sera neutre, voire souhaitable. La préservation de l’espèce ne représente en rien une norme morale.
- Pour les biocentristes, au contraire, toutes les espèces doivent être également préservées, non pas tant pour elles-mêmes, mais comme collections d’organismes, animaux ou végétaux dont on doit respecter la vie et le bien-être.
- Enfin, pour les écocentristes, ce n’est pas vraiment l’espèce qui est le sujet moral principal, mais plutôt la communauté ou l’écosystème. Certaines espèces peuvent même disparaître ou s’éteindre sans aucun problème, pourvu qu’il s’agisse d’un phénomène « naturel » par lequel la communauté retrouve un nouvel équilibre, aussi valable que l’ancien.