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C'est le Printemps !
   Debussy - Printemps (1887)
Le moment de ne surtout pas confondre les feuilles de l'ail des ours, Allium ursinum, avec les feuilles p r i n t a n i è r e s très toxiques du colchique d'automne, Colchicum autumnale, ni avec les feuilles moins toxiques du sceau de Salomon multiflore, Polygonatum multiflorum.
De minuscules fleurs, comme le bec de héron, s'épanouissent sur les trottoirs ni bitumés ni goudronnés.

Erodium cicutarium - Mousseaux-lès-Bray, 5 avril 2025

Pulsatilla vulgaris, la fleur au vent, est encore là à Tharot, en cette année 2025, mais dans ce bel environnement sauvage ce sont des hectares de panneaux solaires au sol qui sont mis en place comme ailleurs nous faisant douter de l'y retrouver l'an prochain car comme le dit Christian Dupraz : « On achète le silence des exploitants » qui font ainsi plus de blé qu'avec les moissons.

Photo © Claire Martin-Lucy, 27 mars 2025
Et Potentilla verna ne va pas tarder à ouvrir ses pétales échancrés
Pétale : un mot à découvrir !
C'est désormais également ailleurs que dans l'Yonne que cet herbier virtuel (nommé plus brièvement FLSVY) vous offre ses découvertes de botanistes AMATEURS.
Pas toutes ses découvertes cependant, pleines de curiositas, ce désir de connaître quand bien même on ne peut pas tout savoir ni tout comprendre comme, par exemple, ce qui perdure encore au XXIe siècle.
Mais des découvertes aussi bien dans l'espace (puisque dans une région tempérée de nombreuses familles botaniques ne sont pas représentées) que dans le temps et les saisons, et pourquoi pas la poésie...
L'ortie aux morsures aiguës,
La bardane aux larges contours,
Sous les ombelles des ciguës,
Prospèrent dans l'angle des cours.
Théophile Gautier (1811-1872)
Quel étonnement en découvrant qu'une épithète spécifique d'origine géographique ait pu défrayer la chronique en 2024 pour des raisons d'offenses racistes, à l'exemple de caffra !
Brice Parain (1897-1971) avait écrit :
Mal nommer un objet c'est ajouter au malheur de ce monde, car le mensonge est justement la grande misère humaine, c'est pourquoi la grande tâche humaine correspondante sera de ne pas servir le mensonge.
Que vont devenir ces graines de "plantes locales" que Paris a distribuées ?
      
Certainement pas des plantes voyageuses ni la fleur au vent malheureusement !
Atterrir dans une grainothèque ? Être troquées dans une bouturothèque ?
Ou prendre racine sur la place de la Concorde quand elle sera devenue une "place-jardin", surtout si elles sont épizoochores ? Car...
Après les lapins de la Porte Maillot et des Invalides, les perruches vertes à collier (Psittacula krameri) arrivées par avion, voici donc Vulpes vulpes, ce goupil friand de souris et peut-être de rats (pardon ! de surmulots), ces si proches voisins depuis longtemps des parisiens, scientifiquement nommés Rattus norvergicus !
Mais que vont devenir les graines ?
Des Geum urbanum, ces benoîtes des villes,
ou des fleurs de Paname comme Mimi Pinson ?
      
De la moutarde des champs
qui ne montera pas aux nez des parisiens
qui passent devant elle sans même la voir ?!

Sinapis arvensis, en lisière de la "forêt" de la place de Catalogne, 14 mai 2025