Fleurs, papillons et chenilles
Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758)
Le Flambé
Photo © Michel Cudel - Saint-Moré, 7 juin 2020
Comme d'autres papillons de la famille des Papilionidae (et donc de la super-famille des Papilionoidea), il est dit "porte-queues", mais il a perdu, ci-dessus, une de ses 2 queues et se trouve sur une vipérine, ici fasciée, de la famille des Boraginaceae, Echium vulgare.
Le Tacheté - Pyrgus malvae (Linnaeus, 1758)
également nommé L'Hespérie de la Mauve
se reposant sur Rumex acetosa
Cravant-Deux Rivières, 18 mai 2010
Paon du jour - Aglais io (Linnaeus, 1758)
encore nommé parfois Inachis io.
Urtica dioica est sa plante hôte.
Thècle de la ronce
(mais ses plantes hôtes sont nombreuses),
également nommé Argus vert
Callophrys rubi (Linnaeus, 1758)
Vallée d'Ervaux à Bellechaume, 4 mai 2016
Vallée d'Ervaux à Bellechaume, 25 mai 2016
Photos © Daniel Bourget
Malgré leur vie brève qui se compte en heures, les papillons, moins que les abeilles (dont la durée de vie se compte en quelques semaines), sont eux aussi pollinisateurs, avec cette particularité de l'être de jour et plus encore de nuit car seulement 4 à 5 % d'entre eux sont des papillons dits de jour (le terme Rhopalocères est désormais remplacé par celui de Papilionoidea, une super-famille).
Ce qui distingue physiquement les papillons de nuit (dits Hétérocères jusqu'à il y a peu) des papillons de jour est la forme de leurs antennes, mais ce n'est pas si simple ! En effet certains papillons dits de nuit volent également de jour ou bien ne volent que le jour, et chez d'autres encore le mâle vole de jour et la femelle de nuit !!!
La reproduction de certaines espèces végétales comme, par exemple Convolvulus sepium, le liseron des haies, n'est d'ailleurs possible que grâce à des papillons dits crépusculaires, en l'occurrence Le Sphinx du liseron avant que les chauves-souris ne s'en régalent...
Ouverture de Die Fledermaus de Johann Strauss fils
... du moins du temps où lindane, hexachlorine, hexachlorocyclohexane, pentachlorophénol (PCP), tributylétain (TBTO), sels de chrome, chlorothalonil, composés fluorés, furmecyclox, perméthrines et autres cyperméthrines n'étaient pas utilisés pour traiter les charpentes.
En se concentrant dans la graisse brune, ce tissu adipeux spécialisé dans la production de chaleur que les chauves-souris acccumulent pour l'hibernation, tous ces produits cités les empoisonnent en passant dans leur sang pendant leur léthargie.
Sans oublier désormais les éoliennes avec le mouvement de leurs pales qui réduit la pression de l’air à proximité. Si une chauve-souris vole trop près d’une éolienne, cette chute de pression peut endommager ses poumons !
Conférence de Laurent Tillon : L’intelligence des chauves souris
Voici une espèce de chauve-souris parmi la trentaine vivant dans l'Yonne :
Le Murin de Bechstein, Myotis bechsteinii (Kuhl, 1817).
MARSANGY, sortie Chiroptères SHNA du 18 février 2018
Photo © Daniel Bourget
Sur les traces de l’invisible. Les chauves-souris ?
Si les fleurs ne produisent pas toutes aux mêmes heures leur nectar attractif, non pour les chauves-souris de France mais pour les insectes pollinisateurs, il n'en est pas de même des produits qui viennent d'être cités qui, comme les pesticides, empoisonnent les chauves-souris qui sont, elles, des "insecticides naturels" contre les moustiques et qui pourraient l'être contre des papillons comme Thaumetopoea pityocampa dont la chenille est plus connue sous le nom de processionnaire du Pin.
La plupart des papillons de nuit (ces ex-Hétérocères toujours Lépidoptères) disposent d'organes auditifs capables de repérer les ultrasons lancés par leurs prédateurs potentiels que sont les chauves-souris. La processionnaire du Pin a-t-elle de tels organes auditifs ?
Final de La Chauve-Souris de Johann Strauss fils
Malheureusement il est une autre pollution, dite lumineuse, qui interfère désormais également dans la vie de nombreux êtres vivants comme les papillons, chauves-souris, végétaux, etc...
Le Demi-deuil,
Melanargia galathea (Linnaeus, 1758)
23 juin 2011
Il arrive également que les papillons ne soient rien de plus que le grand nombre d'insectes attirés par les Ombellifères : de simples déménageurs de pollen d'une fleur à l'autre d'une même inflorescence.
Comme, par exemple, les Zygènes :
Zygaena filipendulae (Linnaeus, 1758),
La Zygène commune ou Zygène du Pied-de-Poule
un papillon diurne ayant la particularité d'avoir des antennes élargies à leur extrêmité.
Les papillons appartiennent à l'ordre des Lépidoptères, ce sont donc des insectes à métamorphose complète dits holométaboles avec oeufs, larves ou chenilles, chrysalides et adultes ou imagos : ces "images" que sont les papillons tels que nous les voyons.
Les plantes à fleurs n'ont certes pas que le bénéfice de leur pollinisation si on les considère d'un point de vue d'Homo oeconomicus subsp. hortulanus ou subsp. agricola. Ces plantes servent en effet de nourriture à leurs chenilles parfois très voraces.
Les chenilles sont donc inféodées à une ou plusieurs espèces de plantes, dites alors "plantes-hôtes", pouvant être pour une même chenille selon son stade de développement (puisqu'elle mue 4 à 5 fois) un arbre puis une plante herbacée, mais à condition que cette herbacée pousse en abondance et dans un environnement climatique et chimique qui convienne à cette larve de papillon affamée capable, pour ne pas disparaître, et sans doute à notre insu, d'évoluer et de s'adapter à bien des variations, comme par exemple :
- cette Armigère ou Noctuelle de la tomate, Helicoverpa armigera (Hübner, 1808), un papillon de nuit dont la chenille présentent six stades différents dont en voici deux sur des fleurs de Calendula officinalis poussant à proximité de pieds de tomates :
Courbevoie, 23 novembre 2023
- cette Noctuelle de la Patience, Acronicta rumicis (Linnaeus, 1758) sur une de ses plantes hôtes :
Plante hôte : Succisa pratensis
- ou cette chenille de Cucullie du bouillon blanc, un papillon de nuit également nommé La Brèche, Cucullia verbasci (Linnaeus, 1758), dont les plantes hôtes, de l'ordre des Lamiales peuvent être : Verbascum sp., Scrophularia sp. ou Buddleia sp.
Foissy-lès-Vézelay, le 4 juin 2023
Photo © Marie-Christine LAITOT
Les plantes-hôtes sont également un refuge pour les papillons (imagos) femelles qui y pondent leurs œufs, souvent à l'abri d'une feuille. Par la suite des chenilles sortiront de ces œufs après en avoir grignoté le chorion et elles se nourriront jour et nuit généralement des feuilles (parfois uniquement mortes) de leur plante-hôte qui les cachera lorsqu'elles seront devenues, après 4 ou 5 mues, des chrysalides, à moins que ces chrysalides (dites encore nymphes) se retrouvent à l'abri d'un cocon de soie que les chenilles auront elles-mêmes tissé.
Puis un jour, à peine devenues imagos, c'est-à-dire papillons adultes, après avoir fait monter leur température corporelle, soit en prenant un bain de soleil de papillons de jour, soit en faisant vibrer leurs ailes de papillons de nuit, ces ex-chrysalides s'envoleront pour une vie généralement brève passée à butiner le nectar avec leur trompe enroulée en spirale qui peut se dérouler très rapidement
et donc à polliniser les fleurs, ainsi qu'à se reproduire.
Alors, en même temps que le mot "trompe" il est sans doute déjà opportun de connaître le mot "proboscis".

Parfois des papillons ont une descendance qui éclot la même année que leurs parents grâce à un cycle de développement court. On parle alors de seconde génération car il arrive que ces papillons ne ressemblent pas à ceux de la première génération comme, par exemple, dans l'Yonne, La Carte géographique, Araschnia levana (Linnaeus, 1758).
Pour des raisons pratiques, les papillons sont parfois classés en Macrolépidoptères (papillons de jour et grands papillons de nuit) et en Microlépidoptères (petits papillons nocturnes). Et la classification de Linné en ce qui les concerne ne semble pas avoir facilité les choses !
Dans l'Yonne certains papillons, ainsi que leurs milieux, sont protégés, d'autres sont menacés par des engins utilisés pour l'entretien mécanique des bords des champs.
Gonepteryx rhamni (Linnaeus, 1758)
butinant dans l'Yonne les violettes hérissées.
Vallée d'Ervaux - Photo © Daniel Bourget
Voici quelques fleurs pollinisées par des papillons sélectionnés, ci-dessous, au hasard.
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Castanea sativa Mill., le châtaignier butinée, entre autres, par Le Petit sylvain |
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Echium vulgare L., la vipérine commune butinée par :
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Eupatorium cannabinum L., l'eupatoire à feuilles de Chanvre, la chanvrine butinée par : |
Le Sylvain azuré
Limenitis reducta (Staudinger, 1901)
Vallée d'Ervaux, Bellechaume, 20 mai 2018
Photo © Laurent Giboin
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Hedera helix L., le lierre butinée par : l'Impolie ou Acidalie détournée |
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Symphitum officinale L., la consoude officinale, grande consoude, herbe à la coupure butinée par Le Sphinx de l'Epilobe, une espèce protégée mais plus vraiment menacée pour l'instant. |
Et voici quelques plantes de l'Yonne servant de nourriture à des chenilles, sélectionnées elles aussi, ci-dessous, au hasard, sans pour autant que leurs fleurs soient pollinisées par les imagos auxquels ces chenilles donneront vie.
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Calluna vulgaris (L.) Hull Callune fausse-bruyère nourrissant les chenilles du Procris du prunier |
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Coronilla varia L. Coronille bigarrée nourrissant les chenilles de Le Petit Bleu des coronilles |
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Epilobium hirsutum L. Épilobe hirsute nourrissant les chenilles du Sphinx de l'Épilobe, une espèce protégée |
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Filipendula ulmaria (L.) Maxim. Reine des prés, spirée ulmaire, filipendule nourrissant les chenilles du Nacré de la Sanguisorbe |
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Inula salicina L., l'inule à feuilles de saule plante hôte de : |
Tebenna bjerkandrella (Thunberg, 1784)
Marais d'Episy (Seine-et-Marne)
Photo © Jean YGNARD
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Pilosella officinarum F.W.Schultz & Sch.Bip. Piloselle nourrissant les chenilles d'Oxyptilus parvidactyla |
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Polygonum aviculare L. Renouée des oiseaux, traînasse nourrissant les chenilles de L'Ensanglantée des Renouées |
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Urtica dioica L. Grande ortie nourrissant, parmi plusieurs espèces, les chenilles de La Carte géographique. |
Les violettes nourrissent les chenilles de
La Petite Violette (Le Nacré Violet),
Boloria dia (Linnaeus, 1767)
Photos © Daniel Bourget
Pour découvrir les papillons : |
- Lépi' Net - Les lépidoptères dans l'Yonne |
Pour en savoir plus sur : |
- les papillons de jour et les papillons de nuit - les papillons que peuvent croiser les botanistes - le Machaon et sa belle chenille |
© 1997, Archimède, L'école des loisirs, Paris