Orobanchaceae

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Orobanchaceae hémiparasites (vertes et feuillues)


Touchebœuf, Voie romaine, 24 mai 2022

Rhinanthus minor L.
Un écotype aux dents blanches ?

Ces Orobanches étaient, avant 2003 et la IIe classification de l'APG, classées dans la Famille des Scrophulariaceae. Toujours incluses dans l'Ordre des Lamiales, elles font donc désormais partie de la familles des Orobanchaceae.

Euphrasia officinalis subsp. rostkoviana (Hayne) F.Towns.
Euphraise des champs
Euphrasia stricta D.Wolff ex J.F.Lehm.
Euphraise dressée, euphraise raide
Melampyrum arvense L.
Mélampyre des champs, queue de renard,
blé de vache, rougeotte
Melampyrum cristatum L.
Mélampyre à crêtes
Melampyrum pratense L.
Mélampyre des prés
Odontites vernus (Bellardi) Dumort.
Odontite (euphraise) rouge, odontite de printemps
Pedicularis sylvatica L.
Pédiculaire des bois, pédiculaire des forêts
Rhinanthus alectorolophus (Scop.) Pollich
Rhinante crête de coq, cocriste, rhinanthe velu
Rhinanthus minor L.
Cocriste vrai

Orobanches classiques holoparasites


Orobanche sp. - 23 juin 2011

Dans la Famille des Orobanchaceae classique, celle des plantes dénuées de ces pigments assimilateurs que sont les chlorophylles, on pourrait trouver dans l'Yonne, sur les 160 espèces existant dans l'hémisphère nord :

Deux espèces de Lathraea (dont L. clandestina qui n'a pas été vue dans l'Yonne depuis 1883)

Lathraea clandestina L.
Lathrée clandestine, lathrée pourpre
Lathraea squamaria L.
Lathrée écailleuse, clandestine écailleuse
Onze espèces du genre Orobanche parmi lesquelles
Orobanche caryophyllacea Sm., 1798, Orobanche giroflée, orobanche à odeur d'Oeillet
Orobanche elatior Sutton, 1798, Grande Orobanche, orobanche élevée, Orobanche rouge
Orobanche gracilis Sm., 1798, Orobanche grêle, orobanche à odeur de Girofle
Orobanche minor Sm., 1797, Orobanche du trèfle, petite Orobanche
Orobanche teucrii Holandre, 1829 - Orobanche de la germandrée
et

Orobanche alba Stephan ex Willd.
Orobanche du thym, orobanche blanche
Orobanche alsatica Kirschl.
Orobanche d'Alsace
Orobanche amethystea Thuill.
Orobanche violette, orobanche du panicaut.
Orobanche hedereae Vaucher ex Duby
Orobanche du lierre
Orobanche picridis F.W.Schultz
Orobanche de la picride
Orobanche rapum-genistae Jacq.
Orobanche du genêt
Deux Phelipanche avec
Phelipanche ramosa (L.) Pomel, 1874, Orobanche rameuse, orobanche ramifiée
que nous n'avons pas vue

Phelipanche purpurea (Jacq.) Soják
Orobanche pourprée

Ces Orobanchaceae holoparasites, sans chlorophylle donc, parasitent les racines d'autres plantes surtout Dicotylédones contrairement à une hémiparasite comme Pedicularis sylvatica qui parasitent des Monocotylédones.

Elles sont dites plantes parasites obligatoires de racines.

Leur nom vient du grec ancien ὄροβος (orobos), nom d'une légumineuse ressemblant aux lentilles, et άγχω (áncho), angoisse, étouffement : les Orobanches parasitent et étouffent en effet un grand nombre de Fabacées et, malgré leur beauté, les agriculteurs peuvent donc ne pas les apprécier.

Les botanistes qualifient les Orobanches holoparasites d'épirhizes obligatoires. Leur tige érigée est le plus souvent non ramifiée et leurs feuilles, plus foncées que la tige, ne sont que des écailles sans chloroplastes. Elles n'ont pas de racines, seulement des ébauches.


Juin 2011

Les orobanches ont une vie souterraine et cachée importante.

C'est pourquoi, pour les déterminer il faut connaître la ou les plantes qu'elles parasitent, comme par exemple genêts, cytises et ajoncs, des Fabacées de la tribu des Genisteae, dans le cas ci-dessous qui présente une orobanche dont la corolle a des poils glanduleux clairs, mais des étamines glabres dans leur partie inférieure ainsi que des stigmates jaunes.


Orobanche du genêt
Orobanche rapum-genistae Thuill., 1799
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En effet !

  • les racines de ces plantes parasitées produisent des hormones (strigolactones) stimulant la germination des graines de l'orobanche (déjà transformée par les conditions de température et d'humidité du sol dans lequel elle est tombée) qui émettront un germe tubulaire de quelques millimètres, nommé procaulôme
  • ce procaulôme s'allonge alors en direction de la plante hôte et s'y fixe en formant, dès qu'il l'a rencontrée, un épaississement nommé appressorium
  • en dehors de la racine de la plante hôte, une masse gélatineuse dite tubercule va se former et permettre le développement d'une orobanche en protégeant le contact de l'appressorium et des vaisseaux de la plante hôte pour créer des connections vasculaires avant l'apparition du suçoir par lequel l'orobanche va puiser toutes les substances nécessaires à son développement.

A partir de ce moment-là, une jeune tige souterraine progresse verticalement dans la terre vers la surface du sol pour émerger au pied de la plante hôte et fleurir en épi.

Si le procaulôme n'arrive pas à se fixer sur une plante hôte après quelque jours de sa germination, il meurt.

Il est souvent difficile de retrouver les suçoirs sur les racines des plantes parasitées.

 L'Orobanche ci-contre
a été trouvée sur un terrain en friche peuplé de Hyeracium mais peut-être était-elle près d'un Trifolium que nous n'avons pas vu.

Il s'avère difficile de différencier sépales et bractées.

La forme des corolles est très variable sur l'épi d'une même plante.

Les modes de fécondation des Orobanche et des Phelipanche peuvent être l'autogamie ou l'allogamie.

Les fruits sont des capsules contenant de très nombreuses graines minuscules de moins de 0,4 mm susceptibles de présenter une dormance importante de plus de dix ans, variant selon les espèces et l'environnement (température et humidité).

Parfois des bourgeons adventifs se développent sur les suçoirs (appressoria), ce qui explique que certaines espèces sont à la fois annuelles et vivaces.

Les cycles de vie des Orobanches holoparasites, longtemps méconnus, commencent à être mieux compris dès l'instant où l'on considère qu'ils sont intégralement dépendant de leurs plantes hôtes.
Mais désormais plusieurs méthodes de lutte basées sur l’agronomie, la génétique, voire la chimie, sans oublier leur smart chemical control, sont associées contre elles sur les parcelles agricoles de colza, de chanvre et de tournesol.

Il n'est donc pas étonnant de les retrouver parmi les plantes quasi-menacées ou vulnérables de la Liste rouge des espèces de la flore vasculaire menacées en France.



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