L'Yonne
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L'Yonne à Vincelottes - 15 décembre 2020
L'Yonne, une rivière,
"enfant terrible de la Seine" car ses ondes de crues, rapides et brutales, ne mettent que 5 à 6 jours depuis le Morvan pour arriver à Paris, ce qu'aucun autre affluent ne réalise. Elle fut divinisée à l'époque celtique sous le nom d'Icauna, ou Inka -onna, celle qui donne l'eau... de là le nom donné aux habitants actuels du département : les Icaunais.
Mais celles qui donnent l'eau aux Icaunais du XXIe siècle sont les nappes phréatiques et dans le sud du département, elles ne sont guère étudiées, même en 2023. Quand bien même elles le seraient, leurs niveaux n'expliqueraient pas tout au grand dam de ceux qui utilisent leur eau et se retrouvent... sans dents tout autant que leurs animaux domestiques et souvent sujets à bien d'autres pathologies.
Longue de 293 km dont 108 classés navigables, l'Yonne descend du mont Preneley (altitude : 855 m) où ses sources apparaissent dans le Morvan nivernais au milieu d'un pré marécageux à la flore variée des sols granitiques humides : renouée bistorte, rhynchospore, jonc. Avec ses affluents l'Yonne draine la plus grande partie du département et toutes ces eaux s'écoulent vers le centre du Bassin parisien.
L'Yonne se jette dans la Seine à Montereau-Fault-Yonne.
Elle passe entre autres par
- Vincelottes
- AUXERRE, le chef-lieu du département nommé lui aussi l'Yonne, haut lieu de la renaissance carolingienne avec Haymon d'Auxerre.
Au mois de mai, dans l'Arboretum Darnus-Rantheaume d'Auxerre, vous pourrez partir à la recherche
- d'un arbre, originaire de Chine, de la famille des Nyssaceae, Davidia involucrata, l'arbre aux mouchoirs
- ou d'un arbre, considéré comme un "pionnier", Liriodendron tulipifera L., le tulipier de Virginie, de la famille des Magnoliaceae, avec ses feuilles si caractéristiques, cachant ses fleurs discrètes avec leurs étamines et leurs pistils disposés en spirale :
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Au mois de juin promenez-vous le long de ses boulevards fleurant si fort le tilleul au crépuscule et dans le calme de ses nuits, tandis qu'au mois d'août dans le Parc de l'Arbre Sec vous trouverez les curieuses infrutescences encore vertes (comme ci-dessous) de Maclura pomifera, l'oranger des Osages.
A Auxerre, c'est la nature en ville avec l'Yonne qui la traverse
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Puis l'Yonne passe par
- JOIGNY...
- et SENS...
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Pendant des siècles c'est par l'Yonne que descendaient les plus grosses quantités du bois qui chauffait Paris. Pour ce flottage, des pertuis à aiguilles (ancêtres, encore visibles actuellement, des écluses) avaient été aménagés sur son cours et rendaient bien difficile la "remonte" du coche d'eau de Paris à Auxerre, sans les fûts de vin de sa "descente", mais avec de nombreux passagers, parmi lesquels enfants abandonnés ou à nourrir accompagnés de leurs nourrices.
D'après le Guide IER 2011
Félix Arvers (1806-1850) évoque l'Yonne près de Cézy dans son poème L’Anniversaire
Oh ! qui me donnera d'aller dans vos prairies,
Promener chaque jour mes tristes rêveries,
Rivages fortunés où parmi les roseaux
L'Yonne tortueuse égare au loin ses eaux !
Oui, je veux vous revoir, poétiques ombrages,
Bords heureux, à jamais ignorés des orages,
Peupliers si connus, et vous, restes touchants,
Qui m'avez inspiré jadis mes premiers chants.
Malheureusement, les cours d’eau du département de l'Yonne, riches en alluvions, sont désormais souvent concernés par des problématiques de fragmentation et de perte d'habitats naturels pour de nombreuses espèces vivantes.
Il ne faut en oublier pour autant le canal du Nivernais que l'Yonne alimente en eau. Avec son système des "râcles", les bateaux empruntant le canal et les trains de bois flottant sur la rivière pouvaient se croiser sans encombre.
Bazarnes - Canal du Nivernais, 23 septembre 2018
L'Yonne, un département.
Un département où se cueillent des marmottes et qui se trouve en Bourgogne, le pays des escargots, bien connus dès la fin du XVIIIe siècle grâce au Père Vallée, aubergiste à Bassou (à une vingtaine de kilomètres d'Auxerre), avant que, le 21 mai 1814, dans son Hôtel de Saint-Florentin à Paris, Talleyrand en offre à l'Empereur de Russie Alexandre Ier qui en fit leur réputation culinaire mondiale.
Voici Helix pomatia, l'escargot de Bourgogne.
Photo © Claire Martin-Lucy, Forêt au Duc, 5 juin 2020
Petit escargot Chanson de l'escargot Caracol de tierra L'incroyable technologie d'une ferme d'escargots
L'enroulement de la spirale de la pointe de sa coquille jusqu'à son ouverture est dite dextre, car dans le sens des aiguilles d'une montre. Un escargot de Bourgogne sur sept mille afficherait une «coquille gauche». L'escargot de Bourgogne a la particularité d'être très difficile à élever car il se reproduit lentement, ne pondant qu'une trentaine d'œufs et mettant deux ans pour devenir adulte.
L'escargot
Est-ce que le temps est beau ?
Se demandait l'escargot
Car, pour moi, s'il faisait beau
C'est qu'il ferait vilain temps.
J'aime qu'il tombe de l'eau,
Voilà mon tempérament.
Combien de gens, et sans coquille,
N'aiment pas que le soleil brille.
Il est caché ? Il reviendra !
L'escargot ? On le mangera.
Robert DESNOS, Chantefables et Chantefleurs.
L'Yonne est un département de la Bourgogne pour des raisons culturelles et historiques (créé en 1790), et un département de la région Bourgogne-Franche-Comté pour des raisons administratives, mais...
... géographiquement c'est un département qui appartient au Bassin parisien.
Sa superficie est de 7 427 km2.
D'après 1france.fr
Des particularités géologiques et climatiques entrainant des habitats et des flores diverses devraient vous inciter à herboriser dans l'Yonne
L'Yonne et son climat
Photo © Claire Martin-Lucy, Automne 2018
- Un climat continental qui subit l'influence de l'Océan Atlantique au nord et à l'ouest, là où les vents soufflent le plus fort, et qui, de la Puisaye au Nord Auxerrois, permet de trouver ajoncs et bruyères.
- Un climat franchement continental à l'est et au sud... exception faite de l'année 2015 où, à la même date, le paysage ci-dessous était encore aux couleurs d'Automne...
...la rigueur hivernale ayant été annoncée, en octobre et début novembre, par les passages bruyants, parfois à quinze jours d'intervalle, des grues cendrées qui ne forment pas toujours leurs grands V très ordonnés auxquels on peut s'attendre et qui repasseront au printemps
Forêt au Duc, 18 décembre 2017
une rigueur adoucie par les perce-neige au mois de février.
Et heureusement un ciel bleu l'été...
et même en septembre.
Les vents de l'Yonne
Les vents de l'Yonne sont au nombre de quatre :
- L'Écorche-ville : un vent de Nord
- La Bise : un vent de Nord-Nord-Est
- Le Soulaire : un vent sec de Sud ou d'Est
- Le Dret-Vent : un vent d'Ouest.
Mais aucun de ces vents n'est dominant dans l'Yonne...
- même si les enfants y ont désormais un nouveau jouet vu à Toucy le 12 avril 2014 lors de ce qu'était le Beau marché
- où le meilleur potentiel éolien est considéré comme se trouvant dans la partie nord du département, sur les collines du Sénonais, aux Clérimois, pas loin de là où tournait l'éolienne Bollée de Vaudeurs et où herborisaient déjà au tout début du XXe siècle quelques retraités, botanistes sans doute aussi actifs que ceux du début du XXIe siècle
consultable sur Internet
ou en salle de lecture de la bibliothèque-documentation du CEREP à Sens.
- malgré le manque de vent, au sud d'Auxerre des éoliennes sont désormais implantées, à Escamps et Migé, dans le même axe que son moulin qui dorénavant ne paraîtra plus qu'un nain
et d'autres sont apparues ici et là jusqu'à saturation et ne sont plus des projets.
Les paysages changent en Forterre et la nuit des lumières rouges clignotent sans arrêt (qu'importent les étoiles !) puisque pas ou peu de sensibilités environnementales des habitants ont été identifiées dans ce secteur du département de l'Yonne, comme sans doute à Massangis pour d'autres sources d'énergie (panneaux solaires considérés comme pas si fantastiques" il y a quelques années).
- et ce que nous dit le vent n'est pas toujours gai aussi bien à Champigny que dans les environs.
Lorsqu'on botanise,
pourquoi s'intéresser aux vents et donc à la thigmomorphogénèse ?
Tout simplement parce que le vent est l'allié des plantes... ou bien le contraire lorsqu'il exerce sur elles des contraintes continues et dynamiques tout au long de leur vie brève ou longue.
Le vent transporte leur pollen (au grand dam des personnes allergiques) mais il emporte aussi leurs graines dans des akènes munis de pappus ou d'ailes comme dans le cas des samares.
Les plantes vivent dans le vent et, comme le dit Catherine Lenne, « c'est le vent qui fait le bois ».
Si les végétaux s'accomodent des vents thermiques quotidiens, il n'en est pas de même lors des tempêtes et l’ensemble des réponses des plantes aux vents et autres perturbations mécaniques se caractérise par une réponse morphologique globale avec diminution de la croissance longitudinale et/ou une augmentation de la croissance radiale de leur tige ou de leur tronc, ce que l'on nomme la thigmomorphogénèse, néologisme créé en 1973 par un physiologiste des plantes nommé Mordecai J. "Mark" Jaffe (1933-2007), la racine grecque θιγμο (thigmo) signifiant toucher, une question de perception de la gravité et de proprioception.
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Écouter le vent dans les feuilles des arbres n'est-il pas plus agréable que dans les pales d'une éolienne ?
Loin de l'Yonne, le chant sacré du vent
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