Les feuilles
Leur importance et leurs noms attribués aux plantes.
Leur complexité et leurs formes parfois surprenantes
La complexité des feuilles
Les feuilles sont des objets vivants, faisant un grand nombre de choses et donc individuellement compliqués. En interaction avec le vent, leurs mouvements influencent la vie des plantes qui les portent.
Les feuilles sont également des capteurs solaires dont la morphologie influence la physiologie photosynthétique.
Lorsqu'elles se retrouvent dans la pénombre d'un couvert forestier, elles sont fines et deviennent alors particulièrement sensibles à la lumière lors de défrichages brutaux. Car il existe en effet des feuilles d'ombre et des feuilles de lumière.
C'est presque grâce aux feuilles seules que les plantes peuvent effectuer ce que l'on nomme la photosynthèse car bien que n'étant pas les uniques parties vertes des végétaux, grâce à leurs nombreux chlroplastes, ce sont elles qui contiennent le plus de chlorophylle a, cette grosse molécule, absorbeuse de lumière rouge et violette, qui se décompose à l'Automne en laissant le temps aux molécules de β-carotène, d'anthocyanine et de flavonol de nous montrer leurs belles couleurs jaune et orange. Elles contiennent également de la chlorophylle b qui absorbe le bleu et le rouge.
Francis Hallé explique la photosynthèse :
Le secret de cette grande machine à sucre et à oxygène

Schéma de la chaîne photosynthétique qui transforme la lumière en énergie chimique,
affichage de l'IBPC, rue Pierre et Marie Curie, Paris, 21 octobre 2025
Ce sont les feuilles qui permettent aux plantes de respirer, grâce à un sytème de circulation des gaz, dioxyde de carbone, dioxygène, vapeur d'eau (par leur stomates et tout un réseau de lacunes) mais aussi de transpirer, d'excréter de l'eau par un processus que l'on nomme guttation au travers d’ouvertures (des hydathodes) situées à leur sommet et sur leurs bords.
Au mois de novembre, en Automne,
pourquoi les feuilles vont-elles changer de couleur ?
Edith Piaf
Yves Montand
Les feuilles mortes de Jacques Prévert
Les formes des feuilles
- Les feuilles peuvent être squamiformes, simples ou composées de plusieurs folioles.
- Leur limbe, sa base et son sommet peuvent avoir des formes variées, et son insertion sur la tige ne pas être toujours identique.
- La marge des feuilles présente elle aussi des formes très diverses.
- Un degré d'échancrure est également pris en compte.
- Leurs nervures et nervilles forment de nombreux types de nervation.
- Et la disposition des feuilles le long des tiges est elle aussi très variée. Les botanistes-mathématiciens (parfois nommés phyto-mathématiciens) qui l'ont étudiée ont créé la phyllotaxie et même la cristallographie moderne, comme Auguste Bravais (1811-1863).
L'aperçu ci-dessous
(incomplet mais que vous pourrez compléter)
s'intéresse à la forme des feuilles
en faisant abstraction de leur échelle de grandeur.
Feuilles squamiformes

en forme d'écailles,
comme celles de l'Araucaria araucana.
Feuilles simples

Elles peuvent être découpées en plusieurs lobes de formes différentes :
et parfois être roncinées (ou runcinées),
ce que de Candolle nommait curieusement en rondache (runcinatus), adjectif qu'il définissait comme étant oblong et pinnatifide, ayant les lobes aigus dirigés vers la base, alors qu'antérieurement Bulliard écrivait bien dans son Dictionnaire élémentaire de botanique...


Feuilles composées
Imparipennées

Paripennée 

Feuilles simples et composées à compléter avec Linné au TAB. I et pages I et suivantes de son Hortus Cliffortianus

Formes des limbes des feuilles
| Aciculaire | |
|---|---|
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|
| Asymétrique | |
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| Disséquée | |
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| Lancéolée | |
Ayant une forme de lance et donc plus longue que large.![]() |
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| Lyrée | |
Les limbes qui bordent toute la longueur du pétiole sont de tailles et de formes variables, formant des lobes dont le terminal est bien plus grand que les autres. ![]() |
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| Obovale | |
En forme d'ellipse dont la plus grande largeur est dans sa partie supérieure.![]() |
Les limbes peuvent également être deltoïdes, elliptiques, falciformes, flabellés : en forme d'éventail, comme ceux des feuilles du Ginkgo biloba par exemple.

Paris, Parc Montsouris, 28 octobre 2025
Ils peuvent aussi être fusiformes, laciniés, lancéolés, linéaires, oblongs, orbiculaires, ovoïdes, panduriformes, peltés, réniformes, rhomboïdaux, spatulés... ou pédalés comme dans le cas de la feuille d'Helleborus foetidus ci-dessous :

Sur une même plante, les formes des limbes des feuilles peuvent être variables :

(à suivre)
Formes de la base des limbes
| Atténuée | |
|---|---|
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|
| Cordée | |
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|
| (à suivre) |
Formes du sommet des limbes
| Mucronée | |
|---|---|
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|
| Obcordée | |
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|
| (à suivre) |
Insertions du limbe sur la tige
| Décurrente | |
|---|---|
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|
| Embrassante | |
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|
| Pétiolée | |
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|
| Sessile | |
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| (à suivre) |
Marges des feuilles
| Dentée | |
|---|---|
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|
| (à suivre) |
Degré d'échancrure
L'échancrure étant une entaille naturelle occupant le sommet ou la base d'une feuille tout en n'atteignant jamais la moitié de son étendue, ce degré prend en compte le type de nervation des feuilles et on parlera de feuilles pennati..., pennatilobées, pennatifides, pennatipartites, pennatiséquées. Ou bien de feuille palma..., palmatilobée, palmatifide, palmatipartite et palmatiséquée. Etc... selon les nervations observées.
Types de nervation des feuilles
On peut observer les nervures, surtout les secondaires, tertiaires, quaternaires, puis les nervilles et les nervilles ultimes car le trajet de certaines d'entre elles par rapport à la marge, est digne d'intérêt (ne serait-ce que pour comprendre le comportement mécanique des feuilles).
Ces nervures n'ont pas qu'un rôle mécanique car elles contiennent de fins tuyaux qui permettent le transport de l'eau et celui des sucres fabriqués par les cellules.
Les botanistes ont donné des noms particulier aux types de nervation, comme par exemple, parmi tant d'autres :

la nervation brochidodrome
des feuilles dont les nervures secondaires (tertiaires, quaternaires) s'anastomosent, se rejoignent en boucles sans atteindre la marge
(du grec βροχiς, la boucle, et δρομος, le chemin, le trajet)
la nervation craspedodrome
des feuilles dont les nervures secondaires s'ouvrent sur la marge
(du grec κρασπεδον, la marge, et δρομος, le chemin, le trajet).
la nervation eucamptodrome
des feuilles dont les nervures secondaires s'ouvrent elles aussi, mais dans le limbe en formant une courbe avant d'avoir atteint la marge
(du préfixe grec ευ-, véritable, de καμπτoς, s'incurvant, faisant une courbe, et δρομος, le chemin, le trajet).
Et la nervation peut également être acrodrome, actinodrome, campylodrome, dichotome (= dichotomique) comme celle des feuilles du Ginkgo biloba, dictyodrome, hyphodrome, palinactinodrome, parallelodrome... Tous ces adjectifs cachent des formes que vous pourrez découvrir en feuilletant ce Manuel d'Architecture des feuilles (en anglais).
Cependant la nervation peut s'observer et se caractériser autrement.



















