Dans l'Yonne
- Très commun.
- Mode de vie : bisannuel.
- Période de floraison approximative :
Juillet-Août-Septembre.
- Habitat : Friches, chemins, haies.
- Tailles :
50 à 200 cm 8 à 10 mm.
Origine supposée des noms
- générique : du grec διψαο (dipsaô), la soif : ses feuilles, soudées en godet, et que les botanistes qualifient de connées, retiennent l'eau... d'où son nom vernaculaire de cabaret des oiseaux.
Olivier Messiaen (1908-1992) Réveil des Oiseaux, pour pianoforte et orchestre, 1953.

Alors qu'elle était connue sous le nom de Dipsacus sylvestris Mill., le botaniste bourguignon Charles Royer (1831-1883) avait écrit une note sur l'eau de ses feuilles citée en 1923 par Robert Miller CHRISTY (1861-1928) qui écrit également qu'en France les paysans considéraient que cette eau formait "une fontaine de Vénus" ayant certaines propriétés curatives. Le texte de R.M. Christy est suprenant car il conclut, après Francis Darwin, que cette plante pourrait être, grâce à cette eau, carnivore ou, comme l'on dit actuellement, protocarnivore, mais des études récentes semblent infirmer cette thèse.

- spécifique : du latin fullo, foulon, dégraisseur de laine qui devait ensuite la carder. Les têtes épineuses de cette plante évoquent la brosse qui servait à cette dernière opération mais elles étaient en fait elles-mêmes utilisées, une fois séchées, pour la finition des tissus ou des draps de laine qui, soumis au "grattage" de plusieurs chardons, avaient ainsi une surface "poilue ou velue" les rendant imperméables : pensez au loden tyrolien ou aux bérets landais.
Cependant, comme vous le découvrirez en lisant les n° 61 et 62 de La Hulotte, c'est la "cardère des villes" qui était le plus souvent utilisée pour ce faire et dont le nom est Dipsacus sativus (L.) Honck., 1782.
Détails caractéristiques
- Sa longue racine pivotante et ses feuilles considérées depuis longtemps comme ayant des propriétés médicinales et qui sont étudiées actuellement pour tenter de trouver un traitement contre la maladie de Lyme lorsqu'elle devient chronique.
- Sa grande rosette de feuilles allongées.

- Ses fleurs sont groupées en cymes capituliformes ovoïdes pouvant atteindre de 5 à 9 cm de haut avec une largeur de ± 4 cm et portant plus d'un millier de fleurs d'une vie très brève.
- La floraison commence par la cyme la plus haute qui elle même commence à fleurir par son centre, mais il ne faut pas oublier les cymes se trouvant plus bas qui commencent à fleurir avant que la précitée soit fanée... mais que l'on a tendance à oublier car elles sont vite cachées par la végétation environnante.
 Bazarnes, 1er juillet 2018 - Fleurs sauvages le long de la D439
Dipasacus fullonum caché, entre autres, par Filipendula ulmaria et Convolvulus sepium
- Cette floraison est bidirectionnelle : après la floraison des fleurs du milieu de la cyme, ce sont les fleurs du haut et du bas qui fleurissent à leur tour.
- Ses grains de pollen sont de grande taille et sa pollinisation est entomogame, ses fleurs produisant un nectar qui attirent des papillons à longue trompe ou des abeilles et bourdons à "langue à rallonge".
Cyme capituliforme sèche montrant bien la collerette de longues bractées qui l'entoure.
 Auxerre - Ile de l'AJA, septembre 2012
Nombre d'espèces icaunaises dans le genre
- DIPSACUS : 4.
(la sous-famille des Dipsacoideae n'existe plus)
|