Les ronces
Jussy, 17 juin 2011 |
Michel Fugain - Les ronciers |
Arbrisseaux à aiguillons (roncier) |
Jussy, 17 juin 2011 |
Vous aimez et connaissez les ronces ? |
Ronces, Automne 2018 Photo © Claire Martin-Lucy |
En voici deux espèces : |
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Rubus caesius L. Ronce bleuâtre, mûre aux chats |
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Rubus canescens DC. Ronce blanchâtre |
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Des espèces connues de ce papillon de jour : |
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Photo © Daniel Bourget |
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Le Nacré de la ronce, Brenthis daphne (Denis & Schiffermuller, 1775) de la famille des Nymphalidae Rafinesque, 1815, dont les chenilles se nourrissent de ronces comme celles de ce papillon de nuit. |
Les ronces représentent un bel exemple de réussite végétale selon le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne et la Société d’histoire naturelle d’Autun. Les ronciers sont les "berceaux" des chênes selon les forestiers lorrains et la ronce la "mère" du hêtre selon les forestiers normands. Les espèces du genre auxquelles elles appartiennent sont capables d’apomixie (multiplication asexuée). |
Un livre de Y. Ferrez & J.-M. Royer paru en 2021 |
Il en existerait 67 espèces dans l'Yonne ! |
Mais beaucoup d'entre elles ne sont-elles que des formes comme le suggérait déjà l'abbé Boulay au XIXe siècle ? |
Jusqu'à maintenant, n'étant pas batologues (spécialistes de la batologie), nous n'en avons donc identifiées que deux : Rubus caesius et Rubus canescens. |
Quels noms d'espèces attribuer, avec certitude, à celles-ci dont les fruits, des polydrupes, ne sont encore qu'en formation ? |
Vermenton, Bois de la Corne, 21 juin 2011 |
Ou à celle-la ? |
La Roche aux Poulets, 24 août 2014 |
Parmi les 65 noms d'espèces possibles restant que voici : Rubus adornatus, adspersus, albiflorus, alterniflorus, bifrons, bracteatus, cardiophyllus, chloocladus, colemannii, cuspidifer, divaricatus, egregius, foliosus, fruticosus, fuscater, fuscus, geniculatus, glandulosus, godronii, gracilis, gratiosus, gratus, gremlii, hebecaulis, hirtus, idaeus, insericatus, koehleri, lasiothyrsus, lindleianus, macrophyllus, mercieri, montanus, mucronulatus, muelleri, myricae, nemorensis, nemorosus, nessensis, omalus, pallidus, pilocarpus, podophyllos, pruinosus, pyramidalis, questieri, radula, rhamnifolius, rhombifolius, rivularis, rosaceus, rudis, saxatilis, scaber, schlechtendalii, schleicheri, schmidelyanus, scissus, silvaticus, sprengelii, sulcatus, tereticaulis, ulmifolius, vestitus, vigorosus... lequel choisir ? Et celle-là, comment se nomme-t-elle ? |
Courlon-sur-Yonne, 7 juillet 2023 |
Toutes les ronces ont des tiges recouvertes d'aiguillons qui valent la peine d'être observées de près (car certaines sont homolacanthes), de même que leurs feuilles dont les deux faces sont différentes, l'inférieure étant plus claire que la supérieure, et dont le nombre de folioles est variable. |
La Roches aux Poulets, 24 août 2014 |
Elles ont des primocannes*, sans fleurs. |
Jussy, 17 juin 2011 |
Ces primocannes, plus souvent nommées turions en France (un mot provenant du latin turio,-onis qui signifiait jeune pousse, tendron, rejeton), pourraient être un passe-temps formateur pour les botanistes en herbe qui les rencontrereraient car ils observereient s'ils sont : |
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Nous voyons des tiges porteuses de floricannes *, ces floricannes qui n'apparaissent que la deuxième année : |
Racine issue du marcottage |
C'est par le marcottage progressif de ses tiges affleurant le sol que le roncier se meut horizontalement pour développer de nouvelles racines et ainsi progresser dans la direction nécessaire à sa survie car seul un très petit nombre de ses graines sont susceptibles de germer et d'atteindre le stade de plantule après s'être dispersées grâce à la gravité, à des oiseaux comme les merles et les grives ou à des animaux comme les renards et quelques autres. |
* Primocanne et floricanne sont des termes qui ont été forgés par Liberty Hyde BAILEY (1858-1954), un botaniste, horticulteur et paysagiste américain, ayant approfondi l'étude de la systématique et de la nomenclature des Rubus. |
Finalement, peut-on se poser la question que se posait Lucien Baillaud (1926-2018) : les innombrables espèces de ronces, pas toujours discontinues, décrites par des systématiciens méticuleux qui y voient parfois des espèces en cours de diversification, sont-elles, au mieux, autre chose que des clones ? |
La Ratissée, Habrosyne pyritoides (Hufnagel, 1766) de la famille des Drepanidae Boiduval, 1828 |
Photo © Daniel Bourget |
Les chenilles de ce papillon de nuit se nourriraient principalement de ronces. Ont-elles une préférence pour l'une ou l'autre des 67 espèces supposées de l'Yonne ? |
Jussy, 17 juin 2011 |
Le Jardin d'Emerveille - La ronce |