Gouet maculé
gouet tacheté, chandelle
Arum maculatum L., 1753
Famille des Araceae

Ordre des Alismatales / Liliopsida (Monocots)
Phylum Tracheophyta pour Catalogue of Life - Mesangiospermae pour Lifemap

  Pour en savoir plus  
  

Voutenay-sur-Cure, 8 mars 2019

Saint-Moré, 27 avril 2010
 
Ci-dessus, SPATHE (grande bractée) en capuchon
qui, en se fanant, protègera les jeunes fruits,
et SPADICE pourpre

Et avec les yeux de Linné en 1748 :



SPADICE
ou épi florifère
L'anthèse s'effectue en deux stades : femelle (en 5) puis mâle (en 3)
 
1. "Massue" stérile et nue qui, progressivement, devient très colorée et émet des odeurs (nommée également appendice du spadice)

2. Fleurs stériles portant des filaments laissant entrer les insectes pollinisateurs mais les empêchant de sortir tant que l'inflorescence ne sera pas au stade mâle. Les filaments seraient des osmophores.

3. Fleurs mâles en anneau très coloré. Quand leur pollen est libéré, les fleurs stériles se dessèchent

4. Filaments (invisibles ici) qui sont eux aussi portés par des fleurs stériles

5. Fleurs femelles apétales groupées en verticilles denses dont la protogynie (maturation des stigmates des fleurs femelles avant celle des anthères des fleurs mâles) permet la pollinisation croisée.
Elles donneront des baies qui, d'abord vertes, restent cachées sous la spathe fanée devenu beige.

Ci-desous, spathe fanée recouvrant
des épis serrés de jeunes fruits, baies uniloculaires de ± 8 mm,
vertes puis rouges à maturité

  
Jussy, 15 mai 2011

Puis, comme le dit Viollet le Duc au mot Flore
de son dictionnaire d'architecture :
en mûrissant, la portion qui est au-dessus des baies tombe ;
celles-ci restent grosses, nombreuses, rouges
et contiennent deux graines chagrinées.

 
Jussy, 17 juin et 3 juillet 2011

Mais elles aussi tombent
ne montrant plus que l'axe jaune, épais et charnu, du spadice.


Lucy-sur-Cure, 23 août 2017

FEUILLE sagittée et souvent tachetée
présentant de très fines raphides d'oxalate de calcium
invisibles à l'œil nu mais pouvant être irritantes.

  

ARUM MACULATUM L.
Gouet maculé, gouet tacheté, chandelle

Dans l'Yonne

  • Très commun.
  • Mode de vie : vivace.
  • Période de floraison approximative :
    Avril-Mai.
  • Habitat : Haies, lisières des bois humides. C'est une plante d'ombre.
  • Tailles : 25 à 40 cm
    Fleur composée formant une inflorescence
    de fleurs  et   invisibles à l'œil nu.

Origine supposée des noms

  • générique : arum était déjà le nom de cette plante en latin.
  • spécifique : maculatum signifie tacheté.

Détails caractéristiques

  • Sa toxicité se révèle par ingestion ou par contact
    - Toutes les parties d'A. maculatum sont toxiques, y compris ses feuilles, dont les nervures sont ramifiées, contrairement aux feuilles des autres Monocotylédones qui ont plutôt des nervures parallèles.
    - C'est une plante qui contient aroine, arodine et aronine : des alcaloïdes peut-être moins dangereux que les cristaux insolubles d'oxalate de calcium, qui se trouvent dans toutes ses parties et qui forment des raphides (faisceaux de fines aiguilles microscopiques).
    - Mais les blaireaux et les sangliers raffolent de ses rhizomes.
  • Ses rhizomes profondément enfouis.
  • Les chloroplastes de ses feuilles présentent quelques particularités propres aux plantes d'ombre.
  • La massue dégage chaleur et odeur attirant des insectes qui glissent sur la pente lisse de la spathe jusqu'au fond d'une poche semblable à une nasse où se trouve le nectar.
  • Après dispersion du pollen, les fleurs stériles se déssèchent et la spathe fane : les insectes peuvent s'échapper, comme par exemple la Cétoine dorée (Cetonia aurata) que vous verrez avec d'autres Coléoptères attirés par ces fleurs, mais les pollinisatrices habituelles de ce gouet maculé sont Psychoda phalaenoides et Psychoda grisescens, des mouches papillons... dupées par cet Arum maculatum.



Paroy-en-Othe, 29 mars 2018 - Photo © Daniel Bourget


Champlay, 15 avril 2018 - Photo © Daniel Bourget

Nombre d'espèces icaunaises dans le genre