Arabette de Thalius,
arabette des dames
Arabidopsis thaliana (L.) Heynh., 1842
Famille des Brassicaceae (Cruciferae)

Ordre des Brassicales
Malvids / Rosids / Pentapetalae / Eudicotyledons

   Pour en savoir plus
  

ARABIDOPSIS thaliana (L.) Heynh.
Arabette de Thalius, arabette des dames

Dans l'Yonne

  • Commune.
  • Mode de vie : annuelle, bisannuelle, vivace.
  • Période de floraison approximative :
    Avril-Mai-Juin.
  • Habitat : Cultures, friches.
  • Tailles : 5 à 30 cm   minuscule : 3 mm.   5 à 20 mm.

Origine supposée des noms

  • générique : de Arabia, Arabie. Cette plante pousse souvent dans des terrains secs et sablonneux comme les déserts de l'Arabie. Mais le suffixe grec ὄψις (opsis) choisi par Heynhold indique l'aspect, l'apparence, et nous rappelle que son apparence est celle des plantes d'un genre que Linné avait baptisé antérieurement Arabis.
  • spécifique : une Arabis dédiée par Linné à Johannes Thalius (1542-1583), un botaniste allemand qui le premier décrivit cette plante sous le nom de Pilosella siliquata.
    Connu également sous le nom de Johann Thal, mort jeune accidentellement, il est l'auteur, en 1577, d'une flore qui, pour la première fois et malgré un manque certain de systématique, ne se limitait pas à décrire uniquement les plantes à propriétés médicinales, mais toutes les plantes qu'il trouvait.
    Publiée seulement après sa mort, en 1588, par Joachim Camerarius le Jeune (1534-1598), sa flore se nomme Sylva Hercynia: sive catalogus plantarum sponte nascentium in montibus & locis plerisque Hercyniae Sylvae quae respicit Saxoniam.

    C'est uniquement pour le plaisir d'écouter Saint-Saens que nous associons à ce nom d'espèce l'une des neuf muses, Thalie, la florissante, l'abondante, devenue muse de la poésie pastorale... avant de devenir l'esclave des laboratoires.

 Saint-Saëns, La Muse et le poète

Subtilités nomenclaturales

  • Le basionyme de cette plante est Arabis thaliana L. puisque ce nom a été publié pour la première fois par Carl von Linné dans le Tome II de son Species Plantarum de 1753, à la page 665.
  • Comme le genre Arabidopsis a été établi par Gustav Heynhold (1798-1862) avec cette Arabis qu'il nomme d'abord Conringia
    puis qu'il renomme ensuite Arabidopsis
    à la fin de sa même Flora saxonica,
    cette espèce type est devenue ce que les botanistes nomment un type nomenclatural sous le nom d'Arabidopsis thaliana, d'où le L. de Linné devenu (L.) et le nom Heynhold abrégé en Heynh.

Détails caractéristiques

  • Espèce sauvage minuscule velue à la base.
  • Cette plante est vraiment le "rat de laboratoire" des scientifiques qui étudient les plantes car chacun de ses individus, si souvent captifs, possède des centaines de graines et son cycle graine - plante - graine ne dure que deux mois, donnant le temps d'étudier ses bourgeons floraux sous toutes les coutures et bien d'autres choses encore comme l'épiderme de ses feuilles ou l'anatomie de ses siliques, par exemple.
  • Cependant, appartenant à la Famille des Brassicaceae, elle ne permet pas tout : notamment l'étude de la mycorhization en laboratoire, ses radicelles ne s'associant pas au mycélium d'un quelconque champignon du sol dans ces conditions-là et « em>[...] ce choix contribue à cacher la réalité symbiotique de l'alimentation de la plupart des plantes », comme l'écrit M.-A. Selosse, alors que dans la nature Colletotrichum tofieldiae est un champignon endophyte de ses racines.



Autres photos de

  • C'est une plante qui possède :
    • Un petit génome nucléaire d'environ 157 paires de mégabases, un des plus petits parmi ceux des végétaux, mais pas le plus petit qui appartiendrait à Genlisea tuberosa, une Lentibulariaceae carnivore endémique au Brésil.
    • Un génome chloroplastique qui aurait la taille typique de la plupart de ceux des plantes à fleurs déjà séquencées.
    • Comme la plupart des génomes mitochondriaux végétaux, le génome mitochondrial d'Arabidopsis thaliana existe sous la forme d'un arrangement complexe de molécules ramifiées et linéaires qui se chevauchent in vivo, des considérations très éloignées de ce que peut observer un botaniste amateur croisant par hasard cette petite plante.
  • Mais « Les règles qui président à la régulation physiologique et aux différents degrés d’organisation des cellules ne se trouvent pas dans les génomes, mais dans les réseaux épigénétiques interactifs qui organisent la réponse des génomes aux signes de l’environnement. », comme, dès 1994, le déclarait Richard Strohman (1927-2009), à l'encontre d'un déterminisme génétique réductionniste, mais après Conrad Hal Waddington (1905-1975), le créateur du mot "épigénotype" en 1942.
    Les végétaux, peut-être même plus encore que les animaux, répondent aux caractéristiques particulières de leur environnement.
  • Génétiquement modifiée pour devenir un biocapteur, ses feuilles deviendraient rouges lorsque ses racines entreraient en contact avec le dioxyde de nitrogène (NO2), gaz dégagé par les explosifs dans les champs de mines anti-personnelles, ce qui faciliterait le déminage (mais il n'y a pas qu'elle, les abeilles aussi sont en passe d'être génétiquement modifiées pour devenir des démineuses).
  • Génétiquement modifiée encore, elle a permis de comprendre le plan d'organisation de la fleur des Angiospermes.

Nombre d'espèces icaunaises dans le genre