Fleurs et contes

La fleur du vent - Le Roi Guivarc'h - L'iris de Clovis

L'iris de Clovis

Iris pseudacorus L., 1753

 Clovis et Clotilde, cantate de Georges Bizet


L'IRIS doit sa gloire, a-t-on dit pendant longtemps, à Clovis (vers 466-511), roi des Francs.

Encore païen mais vaillant soldat et chasseur de biche, Clovis aurait, selon les chroniques de Grégoire de Tours (538-594), dû son salut à ses connaissances botaniques !

Ayant remarqué que des touffes d'IRIS jaunes s'étendaient loin dans la Vienne en crue, à moins qu'il se fût agi d'un de ses affluents : l'Auxance, il en aurait déduit que là se trouvait un gué pour permettre à son armée de traverser la rivière afin de combattre et de gagner contre les Wisigoths et leur roi Alaric II (484-507), la bataille de Vouillé au printemps de l'année 507.


Iris des marais - Iris pseudacorus

En témoignage de reconnaissance Clovis aurait fait de l'IRIS l'emblème royal, un usage poursuivi par ses descendants...

Mais pour certains la légende est toute autre, plus héraldique, ce que Grégoire de Tours, son premier historien vivant au VIe siècle, ne pouvait évoquer puisque l'art des armoiries, selon Michel Pastoureau dans son ouvrage intitulé Figures de l'héraldique, est né au XIIᵉ siècle sur les champs de bataille, avec pour fonction première de permettre l'identification des chevaliers rendus méconnaissables par leur casque et leur armure.

Avant sa conversion, Clovis, chef païen Franc-Salien, avait dû vivre dans une région marécageuse inspirant les forgerons qui décoraient ses armes avec des grenouilles ou des crapauds plutôt que des iris. Et les armoriaux qui lui sont très postérieurs sont peut-être à l'origine de cette transformation, aidés par une nouvelle légende contant que son épouse, Burgonde et chrétienne, Clotilde, l'avait incité à prendre trois fleurs d'iris plutôt que trois grenouilles ou crapauds parfois considérés comme des croissants (?) pour décorer son armement.

Selon P.-B. Gheusi, dans son ouvrage intitulé Le Blason édité en 1933, ce serait sous Louis VII (père de Philippe Auguste), lors de la deuxième croisade vers Damas (1146-1149), que l'IRIS, devenu " fleur de Louis ", puis " fleur de Luce ", serait devenue la fleur de Lys des rois de France.


Sceau de Philippe Auguste

Mais d'autres légendes existent encore au sujet de l'Iris pseudacorus.
Elles vous permettront peut-être d'y voir un peu plus clair
dans ce "joyeux méli mélo"...
et dans cette symbolique en perpétuelle mutation.




La fleur du vent - Le Roi Guivarc'h - L'iris de Clovis