Le saviez-vous ?

La vanille, une orchidée qui a une longue histoire


വാനില | ವನಿಲಾ | وانیل | 바닐라 | 香草 | vanilla |
| vaniljorkidé |

Albus,-a,-um est un adjectif latin qui nous a permis, par association de sonorités, une parenthèse très botanique à la découverte d'Edmond Albius, « l'enfant esclave de Bourbon, le marieur de fleurs », fantôme réunionnais de Michaël Ferrier.

Pour en savoir plus, nous avons découvert, entre autres, ce qui suit :

  • Vanilla planifolia B.D.Jacks. ex Andrews, 1808, une liane originaire du Mexique que les Totonaques nommaient xahnat et les Aztèques tlilxóchitl comme l'indique Francisco Hernández (1517-1587) à la page 38 de son Rerum medicarum Novae Hispaniae thesaurus, seu, Plantarum animalium mineralium Mexicanorum historia

Les Totonaques furent les premiers à la cueillir dans les forêts où elle était naturellement pollinisée par des abeilles, d'autres insectes et un colibri, tous endémiques d'Amérique Centrale, tandis que les Aztèques l'utilisaient pour rendre moins amer le chocolat.

Vanilla planifolia est désormais cultivée au Mexique, comme deux autres espèces le sont dans le Monde : Vanilla pompona, le vanillon, et Vanilla tahitensis.

  • Le parfum d'une gousse de vanille est constitué d’environ 150 molécules odorantes, ou « odeurs » différentes.

  • Le principe odorant le plus important et le plus caractéristique de la vanille est la vanilline naturelle dont 30 tonnes seulement sont produites chaque année, contre 12 000 tonnes annuelles de vanilline synthétisée à partir de sous-produits du pétrole entre autres car la molécule synthétique de vanilline est rigoureusement identique à la molécule naturelle.

  • Au début du XVIIIe siècle, la vanille avait attiré l'attention d'Etienne-François Geoffroy qui lui attribuait quelques vertus médicinales à la page 360 de son Tractatus de materia medica, sive de medicamentorum simplicium historia, virtute, delectu et usu édité en MDCCXLI...

... dans un latin macaronique digne de Molière
pourtant déjà disparu !


Le malade imaginaire

Clysterium donare,
Postea seignare,
Ensuitta purgare
.

 

Qu'est-ce que la convergence évolutive en Botanique ?

C'est tout simplement quand, sans liens de parenté, des végétaux développent les mêmes adaptations pour survivre dans des environnements similaires bien que très éloignés. Leur ressemblance n'est qu'apparente ! Il ne faut pas oublier la convergence évolutive :

Darwin lui-même, à partir de la cinquième édition de "L'origine des espèces", avait adopté la découverte de Fritz Müller (1821-1897) en entomologie : l'incohérence entre les caractères larvaires et adultes, comme une démonstration que la similitude et la généalogie ne coïncide pas toujours.

 

Explorer l'arbre de la vie

Cette exploration est désormais devenue presque facile grâce à Lifemap.


© Lifemap

 

Botanique systématique

Nommer une fleur est une chose. S'initier à la botanique systématique est quelque chose d'autre qui demande la pratique d'un vocabulaire particulier car la systématique inventorie, nomme, classe et reconstruit l'histoire évolutive des végétaux vivants et disparus grâce à la génétique. Mais sur le terrain cette science génétique n'est pas du domaine d'un botaniste amateur qui, par contre, doit faire preuve d'attention et de beaucoup de prudence surtout en présence des enfants.

 

Les plantes émettent des ultrasons et des molécules volatiles

Pendant plus de 100 ans, les scientifiques n'ont pas cru aux données qui montraient que les chauves-souris pouvaient s'orienter en utilisant le son...

Or on sait depuis longtemps que les plantes produisent des ondes sonores.

Elles émettent des ultrasons, détectables à plusieurs mètres de distance, notamment avant de dépérir.

Les plantes émettent des COV (composés organiques volatils), qui sont autant de messages qui renseignent sur leur état physiologique et écologique, leur stade phénologique, leur infestation par des bioagresseurs. C’est un monde d’odeurs riche et complexe qui permet aux insectes et aux plantes de communiquer et qui reste sous forme gazeuse dans l'atmosphère.

Les plantes ne bougent pas,
ne parlent pas et pourtant elles s'expriment.
Leur mode d'expression très particulier est incompréhensible pour nous.

L. Hignard et A. Pontoppidan

 

Herbiers

Le plus vieil herbier d'Europe conservé
date de 1558.
Il a été réalisé à Lyon par un étudiant nommé Jean Girault.
_______


Pour en savoir plus, écoutez sur France Culture :
L'art de l'Herbier, entre science et esthétique
_______

Couleur des fleurs

Nous espérons que Fleurs sauvages de l'Yonne et d'ailleurs vous permettra de donner un nom à une fleur en vous aidant, par exemple, de sa couleur,

même si la couleur n'est pas en botanique scientifique un critère reconnu.

En effet, durant la nuit, les fleurs sont toutes grises et leur feuillage sombre et de couleurs noires, brunes, violacées ou bleutées et, en plein jour, il peut arriver de voir des fleurs albinos ou tout simplement hypochromes, comme cette Medicago sativa habituellement violette.

Perçue différemment selon les individus qui n'ont pas tous la même rétine ni la même sensibilité à son grain et à sa texture, affichée différemment selon les écrans d'ordinateur, la couleur des corolles des fleurs, comme l'avait déjà remarqué Linné, change également en fonction du niveau d'acidité des sols, et de plusieurs autres facteurs parmi lesquels l'ombre et la lumière

   
Cliquer sur l'une ou l'autre de ces images

tout en conservant son rôle essentiel : attirer des insectes qui d'ailleurs ne perçoivent pas la couleur comme nous avec leurs yeux aux milliers de facettes, les fleurs leur offrant des marques ultraviolettes que nous ne voyons pas, et qui, après avoir butiné, peuvent transporter le pollen des fleurs mâles aux fleurs femelles.

La couleur ne fait pas l'espèce.

PRUDENCE

Prudence !

Surtout si des enfants vous accompagnent à la découverte de ces "virtuoses de la biochimie" que sont les fleurs sauvages qui, comme les fleurs cultivées, peuvent être toxiques ou vénéneuses en partie ou totalement, par ingestion ou simple contact... même si la médecine populaire les utilise ou les utilisait couramment (que ce soit en Lorraine, dans l'Yonne ou ailleurs), les plantes puisent dans le sol leur nourriture, mais également tous les polluants qui s'y trouvent actuellement peut-être en plus grandes quantités qu'à d'autres époques.

Une prudence qui s'impose également avec les champignons qui ne sont certes plus considérés comme des végétaux, la vieille tradition européenne de les classer avec les plantes s'étant éteinte au XXe siècle. Même si la morille (Morchella vulgaris) ci-dessus est comestible, elle est toxique consommée crue en raison de l'hémolysine qu'elle contient que seules une cuisson longue (15 minutes environ) ou la dessication peuvent faire disparaître.


Une morille à ne pas confondre avec le gyromitre dit fausse morille : Gyromitra esculenta, qui, malgré son nom spécifique latin signifiant mangeable, bon à manger, comestible, est potentiellement mortel.
Mais ceci n'était qu'une parenthèse car la cueillette des champignons est différente de celle de la cueillette des plantes objets de Fleurs sauvages de l'Yonne et d'ailleurs... bien qu'il ne faille pas oublier que les champignons ont un grand nombre d'interrelations avec les végétaux (Cf. les champignons mycorrhiziens).

Pour en savoir plus sur les champignons :

 Champignons, vos papiers !   Mycophile ou mycophobe ?

et un documentaire de Terra Mirabilis
Au royaume des champignons

Prudence également !
Avec les chevaux qui, à la différence des vaches, dans les prés et les haies, à la lisière des bois mais surtout avec les plantes séchées dans le foin, peuvent eux aussi s'intoxiquer avec certaines plantes nocives pour eux, comme fougère et lierre.


Fougère et lierre
3 décembre 2018 - Photo © Claire Martin-Lucy

 

Botanistes du 21e siècle (texte bilingue anglais/français)


____